« Nous deviendrons le fantasme de la femme désirable. Nous ne serons plus Karl mais Karlène. »
Paul Devautour bondit, paraît-il, lorsqu’il lut ce dernier message du blog de Karl. Je savais qu’il suivait les échanges des activistes, à l'instar de nombreux intellectuels engagés dans un travail de référencement artistique.
L'activiste Karl, dans le blog qu'il tenait, envoyait des mots d'ordre. Karl donnait des mots d'ordre avant tout à son usage personnel. Son blog était son thérapeute. Karl, près à se transformer, utilisait ce moyen d’expression pour se sortir de ses anciennes barrières. De ses antiquités.
« Nous ne seront plus accusés. »
« Nous avons une image de nous-mêmes négative. »
« Nous nous sentirons mieux après. »
« Notre psychologie lutte contre notre retournement. »
« Si je tuerai bien un trader, je baiserai plutôt une blonde. »
« Nous ne sommes pas des professionnels de l’action. »
« A la privatisation du quotidien nous répondons par notre amateurisme. »
« Nous deviendrons des femmes désirables. »
Le dernier message avait si fortement impressionné Paul Devautour qu'il cherche dorénavant les traces d'actions de Karlène.
Voilà ce que Paul Devautour propose à Krust : une mutualisation de moyens. Paul Devautour mettra à disposition des entreprises Krustiennes les créations fictionnelles de son école à Shanghai. Krust utilisera son réseau de fictionnaires dans les grandes métropoles à la recherche des objets touchés par Karlène.