10 septembre 2009

la langue fixe les chronologies

Je reste en France pour quelques jours encore, les discussions avec Maurice ont été déterminantes pour comprendre l'objet même de mon problème chronologique : comment Rolf Jensen n'était pas mort et comment Betty Hill, elle, l'était déjà.
Je disais à Maurice combien les 4000 langues du monde encombrent notre espace de communication, qu'elles ne comportent intrinsèquement aucune caractéristique de l’utilité la plus coutumière, qu'elles sont le fruit de circonstances impossibles à placer sur un diagramme scientifique correct, tellement de territoires fragmentés par des langues distincts et mutuellement incompréhensibles, alors même que le climat, le mode de vie et les besoins économiques sont similaires. Oui, Maurice, comprenez bien que jamais le darwinisme n’expliquera la profusion langagière de l’humanité. C’est une pandémie cause de nombreuses guerres, une seule langue, oui, et le malentendu humain sera divisé.

- Vous remplacez la division par la division.
- Moins c’est plus ! Vive la fin des langues, qu’en bien même 4000 langues prononçant mon nom seraient propres à produire sur mon corps un évanouissement concupiscant.
- Chaque langue, vous le savez Maurice, a des singularités si fortes que nous perdrions de la pensée à les faire disparaître. Pourtant ma fougue d’un avenir unifié qui établirait l’espèce d’ici vers l’espace et des contrées à explorer, et qui me conforte dans l’idée d’une unification salvatrice, me pousse à militer pour leur fin définitive. Parce que je sais, Maurice, que notre sentiment caractériel du temps, en Europe et dans la vieille Amérique, le temps Occidental est un flux vectoriel. Et je peux aller plus loin, vous savez que notre sens de la causalité par séquence /jusqu’au séquençage du génome ?/ que l’individu dont notre culture historique a fait un statut irréductible, que cela même qui représente notre tout, notre attitude face aux évènements comme notre attitude face à ce qui pourrait advenir des évènements futurs, oui, Maurice, vous savez que tout cela qui est fondamental est indissociable de la syntaxe indo-européenne.
- Maurice, les modèles de syntaxe indo-européenne inscrivent les substrats en nous du passé-présent-futur. Et de la disjonction pronominale entre le moi et la collectivité. Ce qui façonnent notre igloo, pardon, notre habitat commun… enfin, les éléments de la pensée Occidentale. J’en étais là.
- Vous en étiez-là Kroïne, lorsque votre langue a mélangée les histoires du passé, du présent et du futur. Et les outils technologiques qui vous placent dans ce flux d’une information immédiate vous fait à chaque fois les digérer, les transformer, par vos propres capacités à dire ce qui se passe dans le monde. Le prisme de vos aventures est le prisme de votre langue informative, l’anglais par lequel vous parliâtes avec Rolf Jensen est le même que celui qui vient de vous dire son assassina, mais entre temps votre pensée fictionnelle surdéveloppée a fourché votre envie d’aventure, votre soif d’enquête. J’ai bien peur que Rolf Jensen soit assez vivant pour déposer sur votre langue la matière séminale de ses cousins vikings, de retrouver la vigueur des conquérants du nord.