27 novembre 2009

Un dîner avec Ray Kurzweil

La fiction va être utile, c’est ce que je dis très précisément, en démontant l’ensemble des arguments et en prenant le temps de les dérouler devant Ray Kurzweil. Il est là. Je lui dis qu’il est le futur et que mon corps féminin se tient prêt pour des transformations, mais qu’auparavant il faudra passer par la fiction, par des récits, par des histoires, pour donner envie de l’homme nouveau. Que l’homme nouveau soit une affaire du monde. Krust dispose du savoir faire adéquat. Ses best-sellers nombreux par lesquels il inonde le monde, se tiennent prêt, en tout cas les prochains. En tout K.

26 novembre 2009

Parlons de...

Il faudra que je vous parle de Ray Kurzweil.
Il faudra que je vous parle de Ray Kurzweil.
Il faudra que je vous parle de Ray Kurzweil.
Il faudra que je vous parle de Ray Kurzweil.
Il faudra que je vous parle de Ray Kurzweil.

20 novembre 2009

Les conseils littéraires de Larry Weber

« Est-ce que votre entreprise de pensée fictionnante a une histoire originale à raconter ? Pas le contenu du livre en lui-même, mais votre entreprise de pensée. Autrement dit : l’écrivain ou le penseur en tant qu’entité de fabrication. Alors je vous le dit ici, est-ce que votre livre est lui-même en tant qu’objet une histoire originale à raconter ? Une histoire si captivante et si unique que nous soyons prêts à payer pour y croire, pour en faire partie. Parce qu’à chaque fois qu’un consommateur achète votre livre, il se sent participer d’un réseau occulte, il se sent un autre que celui qu’il est, qu’il s’imagine faire quelque chose de dangereux, quelque chose d’interdit, que le consommateur se sente impliqué dans des évènements qui le dépasse. Il faut toucher le fantasme même du consommateur, ses fantasmes de sortir de sa petite vie bien pourri. Il faut lui faire vivre son fantasme, non pas dans la fiction, mais par tous les aspects extérieurs au livre, les éléments qui ont construits le livre. Parce que vous comprenez bien que l’histoire du livre doit laisser des indices, des vrais indices qui peuvent se rencontrer véritablement, dans des lieux existants, sur le réseau, dans des jeux vidéo multijoueurs sur internet. Le consommateur n’achète pas qu’un livre, il achète tous ce qu’il représente en potentialité de fantasmes vivants. C’est tout cela une entreprise fictionnelle. Lorsque vous écrivez un livre, ce qui doit prendre le moins de temps c’est l’écriture elle-même, ça c’est subalterne, d’ailleurs cette activité doit être absolument externalisée, des ateliers de confection peuvent être établis facilement, installez-le en Chine, la main d’œuvre sera peu chère, et des histoires ils n’ont pas arrêté de s’en raconter pour se constituer en tant que peuple. Lorsque vous pensez un livre, l’enjeu principal est de ne pas rater son objectif, mais imaginer un produit pour ne le vendre qu’à 5000 unités, c’est décevant. Bien entendu c’est au long terme qu’il faut également penser, il faut investir dans l’innovation, prendre des risques. »

Voici les conseils de Larry Weber, stratège du marketing américain.

19 novembre 2009

Karl Rove

Je travaille actuellement sur Karl Rove, je communique avec des activistes à ce sujet, Second life est très utile pour se cacher sous des pseudonymes, je retranscris ici quelques dialogues que nous avons eu.

- Karl Rove est-il si démoniaque que cela ? Il veut juste défendre son point de vue. Qu’y peut-il si en face de lui se tiennent des billes ? Il utilise juste des moyens de son époque, essentiellement l’industrie du spectacle. Certains empereurs romains étaient acteurs de théâtre, ils savaient jouer un rôle. Nous disons que Karl Rove est l’initiateur de la « stratégie de Schéhérazade ». S’agit-il de reconfigurer le monde ? Répand-t-il ses fictions sur le monde ? Nous parlons d’une politique transfictionnelle. Nous parlons de proposer une contre-narration au monde.


- Qu’ont-ils dans leur tête ? Comment imaginent-ils se placer dans la société ? A quelle hiérarchie ? Il y en a plusieurs des Karl Rove, je veux connaître leurs pensées. Se pensent-ils les maîtres du monde ou les plus grands écrivains ? Est-ce eux, les plus grands écrivains ? Ils écrivent des fictions réalistes qui font fonctionner la géopolitique du monde. Leurs fictions font faire de l’action au monde. Oui, j’ai devant moi des écrivains bien plus ambitieux que moi, j’ai devant moi le futur de la fiction.

- De quelle manière marche le monde réellement ?

- Ce n’est plus de cette manière que marche le monde réellement. Lorsque nous agissons, nous créons notre propre réalité. Nous construisons les réalités du monde. Aussi bien eux que nous. Nous sommes chacun, nous sommes tous. Et dans K ils sont aussi bien nous que nous sommes eux. J’aime Karl Rove parce qu’il défend jusqu’au bout ses idées, ses moyens ne sont pas légaux et alors ? Les notre non plus ne le seront pas. Sonia Wolguelane nous montre le chemin.

17 novembre 2009

Les traders sont une figure de l'extrème

Il n’est pas si loin, Krust, d’être une figure aimée des activistes. Il est ambivalent. Ils sentent bien qu’il n’est pas clair, qu’il joue sur les deux tableaux, qu’entre K et lui existe un tas de pensées controversées. La figure du trader le rebute, il établie des parallèles douteux, même moi je m'y suis mise, j'imagine l’équivalence entre le trader et la personne qui dit avoir été enlevée par des extraterrestres. Personne n’a émis ce doute qu’il pouvait y avoir une égalité de traitement entre ces deux figures de l’extrême.

14 novembre 2009

Ayn Rand + bolchevik

Je monte des raccourcis faciles, des raccourcis terribles, mais le procès est une tradition de son pays d’origine. Ayn Rand, lorsqu’elle s’appelait Alissa Zinovievna Rosenbaum, étudiait la philosophie en Russie, parce que les femmes étudiaient dans les 20 dans ce pays des matières inutiles à l’action direct de l’argent, je suis en train de l’apprendre dans le livre d’Orlando Figes que je lis. Le changement de nom s’opère une fois aux USA, sa famille d’origine juive fut persécutée par les bolcheviks, je sens que je rapproche des antinomies, comment une Russe avec des études de philosophie devient scénariste à Hollywood, puis la romancière du livre le plus influent au pays de K. L’histoire familiale laisse des traces, elle la fera payer à ses serviteurs zélés de son cercle de réflexion tout à sa gloire, elle excommunie et prophétise, elle fait des procès et amène dans son pays d’adoption les méthodes de son enfance.

Je sais qu’Ayn Rand aurait fait une bonne bolchevik des années 20, ses procès étaient tout autant kafkaïens, Nathaniel Branden m'avait dit comment, oui, le Nathaniel Branden du Nathaniel Branden Institute qui propulsa à travers tous les campus américains le bonne parole randienne, lui-même qui susurra à mes oreilles l’action vulgaire par laquelle il fut apostasié en 1968, il reçut de son meilleur ami une lettre lui déclarant que la seule chose morale qu’il pouvait faire était de se suicider.

13 novembre 2009

Ayn Rand

Dans l'avion, une femme en tailleur lisait Atlas Shrugged d'Ayn Rand. Le poids et la couverture du livre est facilement reconnaissable. J'avais cette soudaine envie de parler d’Ayn Rand, de chuchoter dans l’ambiance feutrée d’un salon, de prononcer Atlas Shrugged, cette envie de lui poser la question, who is John Galt ?

Etais-je libertarienne dans mes vingt ans ? Je voulais m'approcher de cette lectrice, lui dire, lui glisser dans l'oreille  "- Nous voici de retour au monde."

Je prends des raccourcis dans les airs, j'amalgame les époques et les systèmes de pensées, je propulse des équivalences, c’est nébuleux soudain, Atlas Shrugged écrase la cuisse de la lectrice, lui laisserait une trace, le livre s’applique désespérément à s’enfoncer dans le corps même de son lecteur, elle était lourde parfois Ayn Rand, elle condamnait l’humour et les traits d’esprit, la nourriture et la sexualité, mais cette lectrice se faisait mal visiblement à la cuisse, j'aurais voulu la soulager, jeter le livre par terre ou au moins sur le sol de l’avion, soigner cette cuisse contrite, lui appliquer de la pommade relaxante.


12 novembre 2009

Dans l'avion pour Stockholm

J'allonge mes jambes, sors de mon sac Les chuchoteurs, vivre et survivre sous Staline, d’Orlando Figes, ma chronologie ne sera jamais celle des autres, je ne me laisse pas influencer par des dates, ne confonds pas mon désir et ma capacité à être là avec cet objet du passé, je lis et apprends la liberté sans K, je sais que c’est maintenant que tout est possible, qu’être bolchevik en 1920 ne permettait rien, que les seules traces qui en restent maintenant sont les chuchotements de leurs enfants, nous ne lisons pas Le ciment de Fiodor Gladkov, nous lisons Ulysse de James Joyce parce qu’il comporte l’idée d’un voyage avec des extraterrestres.

J'allonge mes jambes, repense à l’architecture de la pièce où s'est trouvée Betty Hill, la pièce elle-même est une forme de vie, du moins il fallait en donner l’impression. Je sais que l’architecture organise nos vies différemment. Je suis heureuse de trouver cette correspondance dans le livre d’Orlando Figes, d’y lire «qu’en forçant les gens à partager des appartements communautaires, les bolcheviks croyaient pouvoir les rendre communistes dans leurs formes élémentaires de pensée et de comportement. » Oui, j'ai préparé le même stratagème et je ris de me savoir à l’arrière-garde bolchevik 80 ans après, un décalage qui me permet d’être libre en mon pays. « A compter du milieu des années 1920 furent conçus de nouveaux types de logement en vue de cette transformation. »