12 novembre 2009

Dans l'avion pour Stockholm

J'allonge mes jambes, sors de mon sac Les chuchoteurs, vivre et survivre sous Staline, d’Orlando Figes, ma chronologie ne sera jamais celle des autres, je ne me laisse pas influencer par des dates, ne confonds pas mon désir et ma capacité à être là avec cet objet du passé, je lis et apprends la liberté sans K, je sais que c’est maintenant que tout est possible, qu’être bolchevik en 1920 ne permettait rien, que les seules traces qui en restent maintenant sont les chuchotements de leurs enfants, nous ne lisons pas Le ciment de Fiodor Gladkov, nous lisons Ulysse de James Joyce parce qu’il comporte l’idée d’un voyage avec des extraterrestres.

J'allonge mes jambes, repense à l’architecture de la pièce où s'est trouvée Betty Hill, la pièce elle-même est une forme de vie, du moins il fallait en donner l’impression. Je sais que l’architecture organise nos vies différemment. Je suis heureuse de trouver cette correspondance dans le livre d’Orlando Figes, d’y lire «qu’en forçant les gens à partager des appartements communautaires, les bolcheviks croyaient pouvoir les rendre communistes dans leurs formes élémentaires de pensée et de comportement. » Oui, j'ai préparé le même stratagème et je ris de me savoir à l’arrière-garde bolchevik 80 ans après, un décalage qui me permet d’être libre en mon pays. « A compter du milieu des années 1920 furent conçus de nouveaux types de logement en vue de cette transformation. »