2 octobre 2009

Les travaux de Bruno Latour (2)

Je poursuis ici la retranscription de la conversation avec ce jeune fictionnaire, il utilise les travaux de Bruno Latour pour fabriquer de la littérature :
"J’ai donc croisé des méthodes, en continuant mon résonnement, de toutes les disciplines dont je découvrais le savoir. Par exemple, j’ai croisé des méthodes venues de l’ethnographie en les appliquant à des sujets nouveaux, avec les vieilles méthodes usées de la sémiotique utilisées pour les textes de fictions, et cela pour tenter de comprendre les éléments invisibles dans les textes littéraires.
A quoi ça m’a servi ? A comprendre les principales erreurs des grands textes vis-à-vis du futur. La littérature est une discipline qui elle aussi, comme toutes les autres disciplines du savoir, doit s’inscrire dans une démarche de progrès, de mise en abîme du progrès. Et les grands textes sont ceux qui marquent comme autant d’étapes les moments clés de découvertes essentielles. Parce qu’il y a des jalons de posés, que des généalogies se forment, des textes sont devenus importants. C’est ce qui explique pourquoi ce sont eux que l’on retient, que l’on sauvegarde, que l’on utilise alors. Parce qu’il existe cette flèche du temps en direction de ce vers quoi va notre futur. Saine émulation.
A quel type de résultats cette construction m’a-t-elle conduit ? Et bien, je dois bien l’avouer, essentiellement à des résultats négatifs ! Même si ce n’est pas en soi un résultat, je pense avoir donné à la langue spéculative de Pierre Guyotat un certain nombre d’applications."